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Fortin


Grand-père Ernest Fortin


Grand-mère Mathilda Chesney

Grand-père Ernest est le 10e enfant de Pierre Fortin (né à Baie-St-Paul le 12 avril 1826 et décédé à Chambord le 12 mai 1901) et de Rébecca Boivin (née le 29 janvier 1829 à Baie-St-Paul et décédée à Chambord le 19 janvier 19O1) lesquels se sont épousés à Baie-St-Paul le 13 avril 1847.


Son père possédait une terre dans le rang Caron de Métabetchouan; il y est né le 9 décembre 1869 et a été baptisé à Hébertville le 11 décembre suivant. C'était 5 mois 1/2 avant le grand feu du 19 mai 1870.


À I6 ans, il travaiilait à la construction du chemin de fer; il était chef de groupe (contremaître) quand son équipe a été rendue sur les hauteurs de Chambord d’ou l’on peut admirer le lac St-Jean, “La mer! La mer!" s’exclamèrent certains travailleurs originaires du bas du fleuve. C'était à l’automne 1887.


I1 a travaillé souvent et assez longtemps loin de Métabetchouan pour gagner son pain; c’est ainsi qu’il a fait les récoltes au “javelier" à St-Lambert près de Montréal, et qu’il sera absent lors du décès de sa première femme le 7 mai 1890.


Ernest avait épousé à Chambord Georgianna Vallée, fille d’Alexandre et de Modeste Ouellet (eux-mêmes mariés le 30 septembre 1860 à Beauport) le 7 janvier 1889 alors qu’il n’avait que 19 ans et 1 mois.


Georgianna mourut le 7 mai 1890 alors qu’Ernest était absent. Ainsi, lors des funérailles, l’acte de sépulture a été signé par Pierre, le père d’Ernest, et par son frère aîné Charles.


Veuf Ă  20 ans! Il fallait un changement! Comme beaucoup de nos compatriotes, Ernest dĂ©cida d’aller aux "Etats-Unis".  Il partit donc avec son père Pierre, sa mère Rebecca et son jeune frère cĂ©libataire, Philippe.


Le groupe s’installa à Lowell, Mass. ou beaucoup de Canadiens étaient déjà rendus. Les femmes travaillaient pour la plupart dans les “facteries“ ou filatures, et les hommes travaillaient dans les "bricades" ou briqueteries.


C’est à Lowell qu’il connut une jeune veuve du nom de Mathilda Chesnay. Elle était la fille de Célestin et d'Onésime Fonteneau lesquels s’étaient épousés à Marieville le 28 novembre 1852.


Mathilda était née à Ste-Cécile de Milton le 28 septembre 1862 et avait été baptisée le lendemain. Elle avait épousé en septembre 1879 à St-Joseph de Lowell, Joseph Plante (fils de François-Xavier et de Julienne Cadoret) décédé à Ste-Rosalie en 1890. De ce mariage, était née une fille, Honora Laplante, le 22 août 1887 à Lowell ou Nashua.


Ernest et Mathilda s’épousèrent à St-Joseph de Lowell le 29 mars 1891. Pierre servait de témoin à son fils, et Adolphe Pirché, époux ou prétendant de la soeur d’Ernest, Célanine, servait de témoin à Mathilda. Le célébrant était un Oblat de Marie-Immaculée, le père Lancelon.


Tout allait bien, mais pas pour longtemps car Ernest souffrit des fièvres typhoides du 24 décembre 1891 au 14 mars 1892, maladie qu’il soigna avec succès, paraît-il, au rhum authentique.


Du cĂ´tĂ© des parents de grand père Ernest, les premiers mois furent très intĂ©ressants: nouveau pays, nouveaux amis originaires d'autres rĂ©gions que celle du lac St-Jean.  Cependant, après un certain temps, la nouveautĂ© fit place au "mal du pays". Le mĂ©decin conseilla alors Ă  Ernest de retourner au Lac St-Jean:"Si tu veux que tes parents vivent encore quelques annĂ©es, retourne au Lac-St-Jean; le mal du pays est fatal.”



Retour au Lac St-Jean (St-JĂ©rĂ´me, MĂ©tabetchouan)


Il revint donc avec ses parents Pierre et Rébecca, son épouse Mathilda (qu’il prononçait à l’américaine Mathildé) et sa belle-fille Honora. Mathilda ne revit plus jamais personne de sa fami1le: d’ailleurs, elle avait perdu sa mère et son père, le vieux "snoro" s’était remarié. Quant à Philippe, le frère d’Ernest, il demeura aux Etats-Unis et y passa toute sa vie.


Ernest avait la garde et le soin de ses parents, de sa femme et de sa belle-fille Honora Laplante. Il décida d’apprendre le métier de forgeron. Il s’installa donc au village de Métabetchouan et se fit "apprenti" auprès de Johnny Gauthier, excellent homme de métier. C’est le témoignage que lui a rendu grand-père Ernest. C’était en 1892.


Une fois son métier de forgeron maîtrisé, (1892-93) Ernest vint s’étab1ir à Chambord. En plus de sa belle-fille Honora, il avait sa propre fille Marie-Délia, née à St-Jérôme pendant son stage d'apprenti le 12 septembre et baptisée en cette paroisse le 13 septembre 1893.


Ce furent là ses premières années du dur métier de forgeron qu’il exerça de 1893 à 1909. L'une des plus rudes besognes était de ferrer les chevaux de trait.


Un autre coup de santé le mit mal en point. A Noel 1900, au retour de la messe de minuit, alors que la neige recouvrait à peine le sol rugueux du petit chemin qui conduisait à la remise, en tirant à bras écartés sa carriole pour la mettre à l'intérieur, il sentit une douleur à la poitrine. Il s’était fort probablement rompu un vaisseau sanguin car d’abondantes hémorragies le conduisirent à deux pas de la mort. Appelé d’urgence, le docteur Fluhman (médecin d’origine allemande et bon luthérien) lui dit:”Ernest, je ne peux pas faire grand’chose pour toi!" et lui montrant l’image de la sainte Famille suspendue au mur, il ajouta: "Recommande-toi à eux!" L’hémorragie cessa et il se mit au repos. Quelques semaines plus tard, le médecin lui recommanda de reprendre le travail en ménageant soigneusement ses forces.


Tout s'est parfaitement rétabli et un peu plus tard, il a recommencé à fumer sa pipe. Un détail en passant, il demandait toujours à Mathilda d’allumer sa pipe: "Mathilda, allume ma pipe si tu veux" et Mathilda allumait la pipe d’Ernest. A la longue, elle y prit goût et elle fumait la pipe de temps en temps.


Le seul signe qu’il a conservé de cet accident de Noel 1900 était un point qu’il ressentait à la poitrine lors des moments de grande fatigue. Mais il a conservé toute sa vie une grande dévotion à la sainte Famille, et la prière du soir se faisait toujours devant cette image. Il mourut le 26 novembre 1956 alors qu’il devait célébrer ses 87 ans, le 9 décembre suivant. Et la vie s'est continuée sans autre incident à Chambord jusqu’en 1909.



Val-Jalbert (1909-1917)


A Val-Jalbert, une usine venait de se construire laquelle requérait les services d’un bon forgeron: c’était la Compagnie de Pulpe de Dubuc. Ernest y fut engagé et tout marchait très bien. C’était pendant les années 1909-1910 etc. Vint ensuite la guerre de 1914 et la possibilité de conscription.



Roberval (1917-1956)


Grand-père Ernest acheta une terre au 3e rang de Roberval ou plutôt 2 lots de terre, un de chaque côté de la route qui conduit à Ste-Hedwidge, et une autre au 4e rang (surtout forestier). Le but était de retenir ses fils sur la terre comme agriculteurs et de les préserver de la conscription, ce qui fut réussi. Mais au prix de quels efforts! Pauvre terre de roches!


En mars 1917, on déménage donc à Roberval pour y trouver un nouveau genre de vie. Il n’y avait plus d’électricité; il fallut organiser un petit aqueduc, réparer le bâtiment de ferme et la petite maison, construire un hangar, en un mot réorganiser l’ensemble de cette ferme. Dans la maison du côté ouest de la route, on monta un atelier de forge et de menuiserie. Le tout valait la peine d’exercer le métier appris à St-Jérôme et exercé à Chambord et Val-Jalbert pendant 25 ans. La terre ne suffisant pas à nourrir la famille, grand-père Ernest réussit à obtenir la charge de “cantonnier" c’est-à-dire préposé à l’entretien de la route.


En 1930, il vendit ses terres du 3e rang et vint habiter au 1er rang. D’abord locataire dans une maison de ce rang, il acheta un lopin de terre du haut de la propriété de M. Amédée Harvey et y oonstruisit une boutique de forge et de menuiserie. Il exerçait encore sa tâche de "cantonnier" qu’il conserva jusqu'en 1934 ou 1935 i.e. jusqu'au changement de gouvernement.


Ses Fils ont travaillé avec lui jusqu’à leur mariage, à l’exception d’Arthur qui avait appris le métier de mécanicien à Val-Jalbert. Alphonse s’est marié en 1921 et a quitté le foyer pour Chambord et le Lac-Vison, Dolbeau et Chicoutimi. Yvonne s'est mariée en 1923 et a suivi son mari à Kénogami. Louis s’est marié en 1926 et est aussi parti pour Kénogami en 1927. Seul Léon est resté avec grand-père Ernest après son mariage et pour le reste de sa vie.


Grand-mère Mathilda n’a plus revu personne de sa propre famille et est décédée au 1er rang le 5 janvier 1947 à l’âge de 84 ans et 3 mois.


Ernest Fortin avait épousé Mathilda Chesnay à Lowell, église St-Joseph, le 29 mars 1891.


De cette union, naquirent:


1.-Marie-Délia née le 12 septembre 1893, baptisée le 13 à St-Jérôme et décédée le 1er juin le 3 juin 1895 à Chambord à l'âge de 20 mois.


2.-Joseph-Louis-Guillaume dit Welley né et baptisé le 21 mai 1895 à Chambord, décédé en même temps que la petite Dalia, mais non mentionné dans les registres de Chambord.

N.B. Les deux sont morts de la scarlatine. Ils avaient contracté la maladie après qu’une voisine dont les enfants souffraient de scarlatine fut venue visiter les Fortin, et ils en sont morts.


3.-Marie-Antonia née et baptisée le 12 mai en 1896 à Chambord, confirmée à Chambord le 14 mai 1907 a épousé à Val-Jalbert le 4 août 1914 Pierre dit Pitre Pilote, fils d’Alexandre et de Delphine Tremblay (eux-mêmes mariés à Chicoutimi le 18 juillet 1855) lequel décède à La Tuque, alors qu’il était en promenade, le ler janvier 1920. Quant à Antonia, elle décède à Val- Jalbert le 5 janvier 1918 en mettant au monde ses deux filles jumelles, mortes elles aussi dès leur naissance. Elle était aussi la mère de l’abbé Georges-Renaud Pilote qui, aprés la mort de sa mère a éte élevé par ses grands-parents Ernest et Mathilda qui l’ont toujours considéré comme leur propre fils.


4.-Joseph-Arthur né le 7 décembre 1897, baptisé le 8 à Chambord et confirmé à Val-Jalbert le 22 juin 1910. Il avait épousé à Port-Alfred le 11 septembre 1919 Blanche Saulnier décédée le 15 février 1933. Par la suite, il épouse à la Basilique d’0ttawa, le 14 octobre 1935, Dora Thibert décédée le 22 septembre 1982. Quant à Arthur, il décède le 9 janvier 1976.


5.-Joseph-Alphonse né et baptisé les 28 et 29 mars 1899 à Chambord, confirmé à Val-Jalbert le 22 juin 1910, épouse à Roberval le 7 juin 1921, Alice Lavoie, fille de Welley et d’Anna Larouche (eux-mêmes mariés à St-Bruno en 1896) laquelle décède à Chicoutimi le 2 janvier 1982 alors qu’Alphonse décède à Chicoutimi le 7 juin 1980.


6.-Marie-Yvonne née le 5, baptisée le 6 et décédée le 7 janvier 1901 à Chambord.


7.-Marie-Yvonne née le 11 et baptisée le 12 octobre 1902 à Chambord. Elle reçoit le scapulaire à Val-Jalbert le 12 décembre 1910, est confirmée à Val-Jalbert le 7 juin 1913, épouse à Roberval le 23 avril 1923 Nérée Lavoie, fils de Welley et d'Anna Larouche, lequel décède à Chicoutimi le 8 décembre 1974. Quant à Yvonne, elle décède à Chicoutimi le 12 mars 1977.


8.-Joseph-Louis né et baptisé les 17 et 13 septembre 1904 à Chambord, reçoit le scapulaire à Val-Jalbert le 12 décembre 1910, est confirmé à Val-Jalbert le 7 juin 1913 et épouse à Roberval le 28 septembre 1925, Marie-Louise Lavoie, fille de Welley et d’Anna Larouche. Louis décède à l’hopital de Jonquière le 21 septembre 1962.


9.-Jean-Léon né et baptisé les 14 et 18 janvier 1907 à Chambord, reçoit le scapulaire à Roberval le 5 avril 1919, est confirmé à Val-Jalbert le 7 juin 1913 et épouse à la Nativité d’Hochelaga de Montréal, le 7 avril 1931, Alice Boily, fille de Thomas et de Anna Belley (eux-mêmes mariés à St-Jérôme le 25 janvier 1898) laquelle est née à St-Jérôme le 22 septembre 1902 et est décédée le 25 février 1980.


Roberval

le 21 novembre 1985


Original signé par:

Georges-Renaud Pilote, ptr